Ou la touche finale d’un texte irrésistible 

 

 

À l’écrit, il y a ceux qui assomment et ceux qui distraient.

Hummm, et quelque chose me dit que ta cible ne cherche pas à être assommée. Loin de là. 

 

Le truc, c’est que si ton texte la fait bâiller, il y a très peu de chances pour qu’elle en retire quelque chose. 

 

Et c’est vraiment triste. Tu veux savoir pourquoi ? 

 

Peut-être que tu allais lui apporter énormément de valeur. En fait, non. C’est sûr, parce que tu as passé des heures à écrire ce texte. 

 

Si seulement elle était allée au bout de sa lecture… Mais il a suffit que ton texte l’ennuie pour que ta cible décroche.

 

*Clap* T’es sur le banc de touche. 

 

Rohhh mais non, pleure pas. Je peux t’éviter une telle humiliation. Tiens, j’ai même un petit ingrédient secret pour toi. L’humour. 

 

Mais attention… Utilise-le mal et tu vas vite devenir lourd.

Alors, comment bien écrire avec humour ?

 

Détourner une situation ordinaire

 

Réfléchis au nombre de fois où tu as ri à une situation tout ce qu’il y a de plus banal. Comme quand ton collègue s’est fracassé la figure dans l’escalier.

 



Eh oh, il s’est fait mal. C’est pas bien d’en rire. 

 

Mais je suis sûre que tu vois où je veux en venir. Les gens rient à l’écrit des mêmes choses qui les font rire dans la vraie vie. Aucune différence. 

 

Alors pour bien écrire avec humour, une des options est de faire remarquer à ton lecteur une situation qu’il n’aurait pas spécialement relevée de lui-même. Tellement elle est ordinaire, je veux dire. 


Ne fais pas cette tête, je n’ai pas fini. Une situation ordinaire n’est pas forcément drôle. À moins que…

 

Plus il y a de détails plus c’est drôle 

 

À moins qu’elle ne soit très (trop) détaillée. Toutes les bonnes histoires, et particulièrement celles qui impliquent l’humour, utilisent les mêmes ingrédients : 

 

  • Qui ?
  • Quoi ? 
  • Quand ?
  • Où ?
  • Pourquoi ? 
  • Et comment ? 


Et le but n’est pas d’y répondre par oui, ou non. Tout simplement parce que plus il y a de détails et plus ton histoire a de chances de faire rire. 

 

En prenant les questions dans l’ordre, tu dois d’abord définir le personnage censé être comique.

Maintenant, regarde autour de toi. Pense aux personnages drôles des films, séries, et livres qui t’ont fait rire. 

 

Tu vois un point commun entre eux ? Il y a (presque) toujours des archétypes. 

 

Jouer des archétypes

 

Le vieux bavard, le geek sympa, le don juan, la Madame-je-sais-tout, le patron tyrannique…

 

Bref. On connait tous des archétypes. Beaucoup. Et je dirais même qu’on connaît à peu de choses près les mêmes archétypes.

Cool. Ça te donne une chance de plus de faire rire un maximum de personnes ciblées. 

 

Mais si on connaît les mêmes archétypes, c’est aussi parce que les premières représentations comiques se basaient sur ce types de scénarios. Comme Molière par exemple, dont les premières pièces sont conçues dans la veine de la commedia dell’arte. 

 

La règle à suivre pour ajouter de l’humour à sa rédaction est la même : trouver le défaut et l’exagérer. 

 

Ça me fait penser au passage de Zootopia quand les paresseux font tout au ralenti. 

 

Allez, on se le remet une fois pour la route. ?

 



Ou alors, tu peux mettre en avant des opposés…

 

Impliquer des opposés 

 

Ici, tu lies un personnage à son contraire. Le gars brillant qui se ridiculise pendant que celui auquel on ne s’attendait pas trouve la solution. 

 

Voilà, c’est ça. On rit parce qu’on ne s’y attendait pas. 

 

Exactement comme dans la vie de tous les jours en fait. 


Et ce n’est pas moi qui le dis, mais Aristote : “Le secret de l’humour est la surprise.”


Ce qui nous amène au point suivant.

 

Utiliser l’effet de surprise 

 

Tu as déjà remarqué que les fous rires arrivent tout le temps quand il ne faut pas ? 

 

Genre quand ta mère te criait dessus et se mettait à inverser des mots. Ou à inventer des mots. ?

 

Et le pire, c’est que ça en devenait 3x plus drôle. 

 

C’est comme ça, on rit toujours aux situations déplacées, ou totalement inattendues. 

 

Tu dois en jouer si tu veux ajouter de l’humour dans ta rédaction. Pense à un personnage qui dirait ou ferait quelque chose de surprenant. Dans le bon sens du terme. 

 

Ensuite laisse parler ton imagination. Si tu as déjà une idée en tête mais que tu ne sais pas comment la développer, passe au tip suivant. 

 

Brainstormer en partant d’un mot de départ 

 


Tu as une idée de départ, mais tu dois la lier avec d’autres choses pour construire une histoire. Enfin, le but du brainstorming quoi. 

 

Commence par le commencement, à savoir ton mot de départ. Humm comme noix de coco. (Ne me demande pas pourquoi…).

Maintenant, tu dois réfléchir à toutes les connexions que tu peux faire avec une noix de coco. Et je ne te parle pas d’une vraie réflexion. Non, il faut que ton brainstorming soit instinctif pour le coup.

 

Noix de coco…

 

  • À quoi ça te fait penser ? 
  • Qui aime les noix de coco ? 
  • Est-ce que ça te fait penser à un souvenir en particulier ? 

 

Après, il te suffit d’éteindre le bouton observation et d’enclencher l’imagination…

 

Passer de l’observation à l’imagination : what if 

 

Et s’il pleuvait des noix de coco au lieu de pleuvoir des cordes. Et si cendrillon avait un carrosse en noix de coco au lieu d’une citrouille. Non. Et si ton personnage glissait sur une noix de coco. 

 

Ça va, je vais pas écrire l’histoire pour toi aussi. C’est à toi de trouver LA bonne idée. ?

 

Imagine l’inimaginable, et c’est plié.

 

Aller au bout de son idée 

 

Même si elle te semble stupide. Tout le monde sait qu’une pluie de noix de coco n’a rien de logique.

Et oui, ça vaut aussi si ton idée te semble trop excessive. Ou trop évidente. Peu importe. Note-là quand même. Tu trouveras sûrement d’autres éléments par la suite pour l’améliorer et changer ce qui te paraissait dépassé en idée géniale. 


D’ailleurs, on pourrait dire que les idées stupides marchent plutôt bien. 

 

En plus, si on en revient à Molière, la plupart de ses scènes partaient d’une satire. Il mettait le doigt sur des situations, des traits de caractères, ou même des défauts qui peuvent paraître stupides au premier abord. 

 

On peut citer l’Avare, Les Précieuses ridicules, Le Misanthrope, Le Bourgeois Gentilhomme, ou Le Malade Imaginaire.

 

Mais stupide ne veut pas dire malaisant. Surtout quand ça ne nous concerne pas personnellement. L’acteur Will Rogers a dit : “Tout est drôle, tant que ça arrive à quelqu’un d’autre.”

 

Appliquer la méthode du Zig Zag 

 

À la base, il s’agit d’une méthode destinée à capter l’attention de ton lecteur : faire quelque chose de complètement différent de ce à quoi les gens s’attendent.

C’est ce qui est voulu avec l’utilisation d’un pattern interrupt, dont je te parle dans cet article.

 

Comment Écrire un Titre qui Scotche mieux que ton Ruban Adhésif ?

 

Pour rappel, en copywriting, on appelle pattern interrupt le fait d’interrompre l’action de son lecteur en lui mettant sous le nez tout ce qu’il ne s’attend pas à voir.

 

Mais ici, on parle d’humour, pas de copywriting. Donc on va appliquer la méthode zig zag à ton histoire.

 

C’est simple. Tu poses le décor d’une situation normale : Zig. Puis, tu la rends renversante avec un élément inattendu : Zag. Ou 2 éléments normaux et 1 inattendu : Zig Zig Zag.

 

Genre, un vieux, un geek, et une noix de coco sont dans une piscine…

 

Bah tu attends quoi ? Il n’y a pas de suite. C’est ton histoire. 

 

Juste un dernier détail avant de te quitter. Enfin non, deux. 

 

Premièrement, garde en tête que l’humour est subjectif. Le but n’est pas de faire du stand up, mais d’ajouter de l’humour dans ta rédaction. Tout le monde n’aura pas le même humour que toi. C’est ok. 

 

Parce que concrètement, ça serait étrange si tu trouvais une pluie de noix de coco aussi drôle que moi. Ça voudrait dire qu’on est plus que je ne le pensais à avoir une défaillance mentale. Et ça… Bah c’est inquiétant quoi. 

 

Deuxièmement, si tu t’ennuies en écrivant ton texte, les gens s’ennuieront en le lisant. Tout simplement parce qu’un texte drôle est un texte que tu as pris du plaisir à rédiger. Tant pis s’il ne fait pas l’unanimité. 

 

Du coup, partage-moi un texte que tu as vraiment aimé écrire. Je commence, pour ma part c’est celui-ci. Et bonne lecture. ?

 

 

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